L’association et la revue CAFÉ sont nées en 2019 à l’Inalco, l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales. Porté par des traducteur·ices, alors étudiant·es en langues aussi diverses que l’arabe et, le coréen, le hongrois, le chinois et le kurde, le projet s’ouvre à toujours plus de diversité : au swahili, à l’inuktitut, au tamoul ou encore au breton. Chaque numéro de la revue CAFÉ est une Collecte Aléatoire de Fragments Étrangers : autour d’un thème choisi, elle rassemble des textes littéraires courts traduits depuis ces langues minorées.
Pourquoi minorées ?
Trois quarts des titres édités en France étant traduits de l’anglais, et dans une moindre mesure de l’allemand, de l’espagnol et de l’italien, il existe des centaines d’autres langues qui se partagent le reste des publications. C’est de ce constat qu’est née la revue CAFÉ, qui a choisi de prendre le contre-pied du marché éditorial en ne se consacrant qu’aux langues que nous appelons « minorées ». Sont donc exclues de nos pages les traductions de ces quatre langues dominantes.
Qui fait CAFÉ ?
Nous défendons ces langues, cultures et littératures mais aussi la profession de celles et ceux qui permettent de les faire entendre en français : les traducteur·ices. CAFÉ se veut être pour nous un lieu de rencontre, d’expérimentation et de discussion. Depuis la sélection des textes jusqu’à la distribution, l’édition de la revue est réalisée collectivement et bénévolement. Nous encourageons les traducteur·ices à nous rejoindre.
Qu’a fait CAFÉ ?
Nous revendiquons une littérature plurielle qui déborde des genres établis. Aux côtés des nouvelles et des poèmes, nous accueillons donc dans nos pages chansons, correspondances, théâtre et toutes formes d’inclassables. CAFÉ se décline aussi sous d’autres formats, au gré de rencontres qui donnent naissance à des ouvrages disparates.
Que fait CAFÉ ?
Traduire, c’est toujours un parti pris. Le nôtre, c’est d’accueillir le texte étranger en tant que tel, sans chercher à le faire passer pour un texte français. Cela ne signifie pas non plus l’essentialiser et le réduire à son origine. C’est porter attention à sa langue propre, c’est choisir de recréer en traduction les aspérités, les étrangetés voire les incorrections décelées à la lecture du texte originel. C’est avec un malin plaisir que nous bousculons quelquefois la langue française pour faire sortir les lecteur·ices de leur zone de confort. C’est cette position traductive qui nous sert de ligne éditoriale.